L'habitat éco-responsable

Construction bois et développement durable au quotidien

J’ai évoqué brièvement dans un précédent article, Isolants et innovations les MCP, ces matériaux capables de capter les calories, puis de les diffuser, en passant d’un état à un autre en fonction des variations de température du milieu ambiant. Les applications dans le bâtiment commencent à se faire. Napevomo, le projet qui a concouru au Solar Décathlon a intégré des MCP à base de parafine dans l’épaisseur de son plancher afin de renforcer l’inertie du bâtiment et par ailleurs ses performances énergétiques.

Si je parle ici des MCP, c’est plus pour information que par conviction pour ces matériaux que je ne qualifierais pas d' »éco-matériaux ». Les industriels investissent aujourd’hui dans ce secteur prometteur du bâtiment et se préparent à leur large développement. De nouvelles applications vont bientôt paraître mais on trouve encore peu de renseignements sur ce sujet.

Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de MCP, voici quelques notions de bases. Le concept de matériau à changement de phase repose sur un phénomène physique aisément observable : tout corps, lorsqu’il change d’état, échange d’importantes quantités de chaleur avec son milieu. Certains matériaux échangent de l’énergie par «chaleur sensible» comme le font des matériaux lourds tels que le béton, la brique, qui vont s’échauffer et se refroidir lentement, ou bien par «chaleur latente » : c’est le cas des MCP, qui absorbent ou relarguent de la chaleur en changeant de phase, sans que leur température de surface en soit affectée.

Quelques applications en cours :

  • La parafine associée à un matériau permet de renforcer l’inertie de celui-ci

– Le plâtre à inertie renforcée, Le Micronal. Développé par Saint-Gobain et BASF

– Le béton associé à la paraffine permet de disposer d’une inertie équivalente avec des épaisseurs moindre. Développé par BASF

– La fibre de bois ainsi modifiée permet de pallier au défaut des constructions bois. Produit développé par Actis

  • Des panneaux constitués de MCP

Panneau d’un demi centimètre composé de microbilles de paraffine empaquetées entre deux feuilles d’aluminium. Il pourrait, en été, en se chargeant en apport passif, abaisser les températures des pièces de 4°C. Mis au point par Dupont de Nemours il commence à être utilisé pour des réhabilitations.

La paroi thermoactive intégrant un matériaux à changement de phase. Développée par Schüco, cette paroi (photo ci-dessus) régule la température des pièces en assurant, suivant les conditions climatiques, les fonctions d’isolation thermique, de chauffage, de refroidissement et de ventilation décentralisée avec récupération et stockage de chaleur.

En jouant aux apprentis sorciers les industriels nous réservent bien des surprises.

Source le Moniteur.

 

 


Tags Isolant Performance énergétique Un commentaire


Un commentaire

Bonjour,

La thèse de Pierre Tittelein, si elle ne porte pas spécifiquement sur les MCP mais bien sur les simulations thermiques, apporte quelques enseignements intéressants tirés de modélisations numériques :

¤ HIVER
« […] met en évidence l’effet quasiment nul de la mise en place de panneaux de MCP sur les besoins de chauffage. En effet, en hiver, même si les MCP sont sollicités, l’énergie qu’ils dégagent à un moment de la journée est absorbée à un autre moment. »

¤ ÉTÉ
« […] en été, ce bâtiment équipé de plaques de MCP a […] un comportement très proche de celui d’un bâtiment qui n’aurait pas de MCP, ce qui se traduit par des courbes d’évolution de température intérieure quasiment confondues. »

Tout cela a lieu dans des conditions particulières, on ne peut donc conclure à l’inefficacité totale des MCP mais cela montre bien qu’il ne suffit pas de placer, sans plus de réflexion, quelques une de ces plaques high-tech pour améliorer la performance énergétique et le confort d’été.

Olivier, le 13 février 2012 à 10:02


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