L'habitat éco-responsable

Construction bois et développement durable au quotidien

Foire de Bordeaux, au Salon de l’environnement et du développement durable, Markel Eolica présentait son modèle d’éolienne. « Une éolienne qui va vous changer le vent » selon son inventeur Vicente Gamon. Une présentation minimaliste : deux maquettes, quelques plans affichés sur un panneau. Actionnées par un ventilateur des pales tournent autour d’un axe en s’ouvrants et se fermants en fonction de la vitesse du vent. Cela suffit-il à en faire un modèle révolutionnaire? Les rendements annoncés sont plutôt alléchants, dix fois supérieurs à des modèles classiques. Mais pour l’instant ce modèle n’en est qu’au stade du prototype et cherche un investisseur. Difficile donc d’avancer des chiffres concrets.

Dans une série d’articles sur le petit éolien, j’ai donné quelques chiffres et présenté quelques modèles. Qu’en est-il du petit éolien aujourd’hui? Sur 2 000 installations recensées en France, 80 % ne fonctionnent pour ainsi dire pas. Par comparaison en Grande Bretagne, 10000 éoliennes sont installées avec de bien meilleurs résultats. Quelques causes avancées à cet échec de l’éolien :

  • La hauteur limitée à 12m (au delà un permis est obligatoire). A cette hauteur le vent fait souvent défaut. Et l’on sait que si la vitesse n’atteint pas au moins 5 m/s le rendement d’une éolienne est faible.
  • Le lieu d’emplacement n’est pas toujours bien choisi. Pour certains le choix des éoliennes en ville n’est pas le plus judicieux.
  • Les erreurs dans le choix du matériel sont nombreuses : des clients trop crédules, des commerciaux trop offensifs et des produits peu fiables, tels sont les constats qui sont faits à ce jour. D’ailleurs peu de fabricants font mention de la conformité de leurs produits à la norme internationale CEI 61 400-2. D’autre part les performances sont fréquemment surestimées, les coûts d’investissement prohibitifs – 4 000 à 11 000 euros le kW installé, soit trois à neuf fois celui des grosses turbines –, le tarif de rachat EDF dérisoire  (8,2 centimes le kWh en « zone de développement éolien ») pour les producteurs qui choisiraient la revente…

A ce jour le petit éolien fait bien des tentatives de décollage mais il reste encore incertain et demande à être optimisé. C’est par le biais d’organismes tels que le SEPEN, site Expérimental pour le Petit Eolien National, basé à Narbonne, que les choses pourront évoluer. Depuis 2004 des campagnes de mesures relatives à la quantité et la qualité du courant produit (injecté au réseau ou affecté au chargement de batteries), ainsi qu’aux niveaux sonores atteints par les aérogénérateurs de petites puissances sont menées sur plusieurs sites. Les données collectées permettent aux fabricants d’améliorer ou de faire évoluer leurs produits.

Source :  Le moniteur , Sepen


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